1. |
||||
C’est dans les boîtes à maquereaux que des bancs de morues poissonnent • Et que des mâles papillonnent, bonjour minet, salut blaireau • Levant leurs verres aux asticots qui les cajolent comme des poules • De jeunes femelles roucoulent assises sur leurs sacs en croco • J’regarde les biches qui m’regardent avec dédain • Dans leurs yeux, se nichent des p’tits airs de chien • J’regarde les biches qui m’regardent avec dédain • Dans leurs yeux, se nichent des p’tits airs de chien.
Comme le bouc est à la mode, les hommes ont le poil au menton • C’est bête mais les bêtes ont des codes, qu’ils sont beaux les jolis moutons • Deux ou trois grues qui pêchent au bar qui ont déjà du plomb dans l’aile • Singent un peu les taupes modèles qu’elles ont piquées dans les canards • J’regarde les biches qui m’regardent avec dédain • Dans leurs yeux, se nichent des p’tits airs de chien • J’regarde les biches qui m’regardent avec dédain • Dans leurs yeux, se nichent des p’tits airs de chien.
La jupe au rat, seins pigeonnants • Elles croient, elles croient en leurs corps beaux • Ça m’émeut, m’émeut vachement, tant de cervelles de moineau • J’regarde les biches qui m’regardent avec dédain • Dans leurs yeux, se nichent des p’tits airs de chien • J’regarde les biches qui m’regardent avec dédain • Dans leurs yeux, se nichent des p’tits airs de chien.
Quand j’suis rentré chez moi, il est têtard • J’avais le bourdon, j’avais l’cafard et j’ai pas su calmer mon animosité.
|
||||
2. |
||||
Avec une histoire d’amour qui dure toujours j’aurais pu • Faire une chanson géniale, un texte pas banal du jamais vu • Mais comme on en a marre et qu’on se sépare comme tout le monde • C’est peut-être le pire, j’ai pas grand-chose à dire à part adieu ma blonde • En imaginant qu’après 10 ans de vie commune • On soit hors du commun, toujours main dans la main, sans rancune • J’aurais écrit des livres pour apprendre à vivre aux pauvres gens • Qui n’ont pas notre chance, mais ma page est blanche et c’est nous les gens • Si la nuit encore on se serrait fort comme au début • Que la moindre absence soit comme une offense, juste du temps perdu • Aux couples égarés j’aurais répété 100 fois en ces termes • C’est simple après tout, faites comme nous, mais là, je la ferme.
Si parents modèles, au moins fidèles, à nos enfants • Nous avions pour eux su tenir un peu quitte à faire semblant • La valeur d’exemple aurait été un temple plus convaincant • Que nos beaux discours, qui leur parlent d’amour sans en faire autant.
Avec une histoire d’amour qui dure toujours j’aurais pu • J’aurais dû • J’aurais pu.
|
||||
3. |
||||
Je veux tout d’abord faire amende honorable • Je me suis mal conduit et c’est peu charitable • Je n’ voyais pas plus loin que le bout de mes essuie-glaces • J’ai perdu les pédales en te traitant de connasse • Et si j’ai piétiné ton képi ridicule • Sans trouver d’autres mots que ceux qui finissent en “cule” • Je te demande pardon, car je ne savais pas • Qu’on choisit ton métier quand on n’a plus le choix • On ne naît pas contractuelle, un jour on le devient • Une femme est capable de tout si ses enfants ont faim • À la rigueur faire le tapin, c’est une chose que j’peux comprendre • À cause des beaux habits et du plaisir qu’on peut y prendre • Mais travailler dans la police • Tout en faisant le trottoir • Il faut avoir le goût du vice • Ou être au bord du désespoir.
Au nom de l’immatriculée conception • Tous tes rêves s’envolent comme des papillons • C’est une vie gâchée à compter pour des prunes • Les bons numéros de l’auto sans toucher des fortunes • Tu te voyais princesse quand tu étais gamine • Un jour le dieu “poulet” te change en aubergine • Et ce n’est pas du jeu car ce déguisement • N’attire qu’un C.R.S. comme prince, charmant • On ne naît pas contractuelle, un jour on le devient • Une femme est capable de tout si ses enfants ont faim • À la rigueur faire le tapin, c’est une chose que j’peux comprendre • À cause des beaux habits et du plaisir qu’on peut y prendre • Mais travailler dans la police • Tout en faisant le trottoir • Il faut avoir le goût du vice • Ou être au bord du désespoir.
Je lance un appel à tous ceux qui vont bien • Endosser l’uniforme c’est un peu tendre la main • Ayons le cœur de voir sous le procès-verbal • Le don généreux que l’on fait à une œuvre sociale • Oublier son ticket ça ne coûte presque rien • Garez-vous sur les clous si c’est dans vos moyens • En tenant ce discours j’en tire un double bénéfice • J’aide les filles perdues et je m’épargne à l’avenir tous les galas de la police • C’est pas rien.
|
||||
4. |
||||
Elle s’enferme à la cave ou va se cacher dans les rideaux • Elle me dit que c’est grave puis soudain s’effondre en sanglots • Elle s’est vue dans la glace avec ses deux kilos en trop • Elle n’aura plus jamais la place de rentrer dans son nouveau maillot • Alors moi qui parfois voyage et qui lit moins souvent BIBA que Géo • D’un coup de rage, je lui dis courage • Et si on se mettait au vélo • Les vélos d’Amsterdam font des beaux culs aux dames • À celles qui se déchaînent et pédalent, pas à celles qui roulent en auto • Les vélos d’Amsterdam font des beaux culs aux dames • À celles qui se déchaînent et pédalent pour les fleurs et les petits oiseaux.
Elle ouvre un magazine et se remet à pleurer aussitôt • Parce qu’une mannequine est mieux gaulée qu’elle sur la photo • C’est vrai qu’elle a pas l’air fine emmitouflée dans mon vieux manteau • Bouffée par la déprime assise en tailleur contre le frigo • Elle ne parle plus que de régime, quand je dis week-end elle répond thalasso • Elle se bat pour enfiler ses jeans • Elle déraille et moi je pense au vélo • Les vélos d’Amsterdam font des beaux culs aux dames • À celles qui se déchaînent et pédalent, pas à celles qui roulent en auto • Les vélos d’Amsterdam font des beaux culs aux dames • À celles qui se déchaînent et pédalent pour les fleurs et les petits oiseaux.
Elle balance contre le mur le plus beau modèle de chez Terraillon • On bascule dans la folie pure, elle aspire à la liposuccion • Elle a besoin que je la rassure c’est pas facile d’attendre un enfant • Elle a grossit un peu oui, ça c’est sûr • Mais après le bébé on le met sur le porte-bagage, et en avant • Les vélos d’Amsterdam font des beaux culs aux dames • À celles qui se déchaînent et pédalent, pas à celles qui roulent en auto • Les vélos d’Amsterdam font des beaux culs aux dames • À celles qui se déchaînent et pédalent pour les fleurs et les petits oiseaux.
|
||||
5. |
Sous Souchon (live)
03:52
|
|||
J’ai un physique dont j’suis content et un psychique satisfaisant • J’ai un corps sain, un bon médecin, tous mes rappels, tous mes vaccins • J’mange à ma faim depuis que j’suis né, j’me lave les mains avant d’manger • J’suis réformé militairement, car j’n’étais pas assez résistant • Mais j’ai un beau-père passionnant qu’a fait la guerre contre les allemands • J’ai plein d’histoires à raconter : quand j’étais p’tit, j’me suis cogné • J’suis moins bon • J’suis à la bourre • J’suis sous Souchon • Sous Gainsbourg • J’suis moins bon qu’eux, c’est cruel • À côté d’Jacques, j’suis qu’une brèle • J’suis moins bon • J’suis à la bourre • J’suis sous Souchon • Sous Gainsbourg • J’suis moins bon qu’eux, j’ai tout raté • Quand j’s’rai grand, j’sais pas c’que je Ferré.
J’suis un oiseau qui vit la nuit j’me couche au plus tôt à onze heures et demi • Moi et mes copains, on m’connaît, je rentre aux VIP, les doigts dans l’nez • J’ai fait un disque y’a quelques temps qu’a pas marché • Ils sont cons les gens • J’suis moins bon • J’suis à la bourre • J’suis sous Souchon • Sous Gainsbourg • J’suis moins bon qu’eux, c’est cruel • À côté d’Jacques, j’suis qu’une brèle • J’suis moins bon • J’suis à la bourre • J’suis sous Souchon • Sous Gainsbourg • J’suis moins bon qu’eux, j’ai tout raté • Quand j’s’rai grand, j’sais pas c’que je Ferré.
J’suis moins bon, j’le Perret • Sous Brassens, j’me Trenet • M’en veux pas Barbara • À côté d’Piaf, j’suis Jo Naze • J’suis moins bon • À la bourre • Sous Cabrel, Aznavour • Y a Montand qu’est devant • Et y’a Nougaro qu’est bien plus haut.
|
||||
6. |
||||
J’étais à l’hôtel Beau Rivage • Un nid douillet face à la plage • J’aurais pu croire au paradis • Tout seul au fond de ce grand lit • Mais voilà, j’ai ouvert les yeux • Et par malheur on était deux • Je rêvais de vivre sans toi • Mais tu étais nu sous mes draps • Je ne t’aime pas • C’est plus fort que moi • J’aimerais crier que je t’aime • Je crois bien que j’ai un problème • Je ne t’aime pas • C’est plus fort que moi • Les larmes qui coulent sur tes joues • C’est pas facile à dire mais je m’en fous.
Avec horreur dans ton sourire • J’ai lu l’amour et le désir • Alors refermant les paupières • J’ai aussi éteint la lumière • Je n’ai cédé à tes caresses • Que par fatigue et par paresse • Et je n’ai connu le plaisir • Qu’en t’entendant enfin dormir • Je ne t’aime pas • C’est plus fort que moi • J’aimerais crier que je t’aime • Je crois bien que j’ai un problème • Je ne t’aime pas • C’est plus fort que moi • Les larmes qui coulent sur tes joues • C’est pas facile à dire mais je m’en fous.
Tant pis si c’est un peu cruel • Tant de chansons sont consensuelles • On ne peut pas passer son temps • À n’avoir que de bons sentiments • Je ne t’aime pas • C’est plus fort que moi • J’aimerais crier que je t’aime • Je crois bien que j’ai un problème • Je ne t’aime pas • C’est plus fort que moi • Les larmes qui coulent sur tes joues • C’est pas facile à dire mais • C’est pas facile à dire mais • C’est pas facile à dire.
|
||||
7. |
||||
Pourquoi les talons aiguille c’est toujours pour toi • Ce soir c’est moi qui fais la fille ça t’apprendra • Je veux voir dans tes yeux qui brillent que tu es dans de beaux draps • Que tes pensées partent en vrille voulant tout à la fois • À la fois que je me déshabille, mais que je ne le fasse pas • Sentir ton cœur qui vacille quand je garde mes bas • Ce soir c’est moi qui fais la fille ça t’apprendra.
Pourquoi les senteurs vanille c’est toujours pour toi • Ce soir c’est moi qui fais la fille tu comprendras • Que ton parfum m’ensorcelle quand il tisse dans l’air • Ce fil d’invisible dentelle qui me lie à ta chair • C’est à mon tour d’être cruel je veux que l’étau se resserre • Que les vapeurs sensuelles te fassent perdre tous tes repères • Ce soir c’est moi qui fais la fille tu comprendras.
Pourquoi le regard qu’on maquille c’est toujours pour toi • Ce soir c’est moi qui fais la fille enfin tu sauras • À quel point le rouge à la bouche peut rendre zinzin • Combien certains soupirs me touchent autant que mille mains • Je veux que ton désir farouche te semble malsain • Que tu te sentes un peu louche en prenant ce qui m’appartient • Ce soir c’est moi qui fais la fille enfin tu sauras.
Pourquoi le ventre qui gonfle c’est jamais pour moi • J’aimerais bien faire la fille au moins pendant neuf mois • Me sentir moins inutile et mettre au monde une fille • Pour qu’elle soit un peu plus à moi.
|
||||
8. |
06 12 34 62 33 (live)
03:01
|
|||
J’ai encore la marque du drap sur le front • Tatouage en souvenir de toi assez profond • Je marche sans ressentir le froid du matin • J’emporte au bout de mes doigts ton parfum • Répéter 100 fois ton prénom dans ma bulle • Retrouver trois cheveux blonds sur mon pull • Même tes yeux clos étaient jolis • Je t’ai laissé mon numéro près du lit • 06 12 34 62 33 • Je suis sur vibreur, j’attends que tu m’appelles • 06 12 34 62 33 • Ça sonne, c’est une erreur et pour passer le temps je me rappelle.
Je garde le goût de ta bouche à mes lèvres • Sans avoir sommeil, je me couche, le jour se lève • Je voudrais encore la douceur de ton dos • Je regrette déjà la chaleur de ta peau • 06 12 34 62 33 • Je suis sur vibreur, j’attends que tu m’appelles • 06 12 34 62 33 • Ça sonne, c’est une erreur et pour passer le temps je me rappelle • 06 12 34 62 33 • Je suis sur vibreur, j’attends que tu m’appelles • 06 12 34 62 33 • Ça sonne, c’est une erreur et pour passer le temps je me rappelle.
Je serais volontiers resté plus longtemps • Mais ma femme va bientôt rentrer avec les enfants • 06 12 34 62 33 • Je suis sur vibreur, j’attends que tu m’appelles • 06 12 34 62 33 • Ça sonne, c’est une erreur et pour passer le temps je me rappelle • 06 12 34 62 33 • Je suis sur vibreur, j’attends que tu m’appelles • 06 12 34 62 33 • Ça sonne, c’est une erreur et pour passer le temps je me rappelle de toutes les choses dégueulasses qu’on a faites • C’était bon.
|
||||
9. |
||||
À deux pas de la cathédrale • Très bien situé dans la rue principale • C’est un petit magasin qui fait des envieux • Ouvert 7 jours sur 7 et qui marche du tonnerre de Dieu • Je rêvais d’être commerçant • Parce que j’adore le contact avec le client • Et c’est vrai qu’on voit de tout et même des gens célèbres • Dans notre beau métier de la pompe funèbre • Je gagne ma vie avec les morts • Quand y’en a plus, tiens en voilà encore • Les braves gens disparaissent • Et ça remplit mes caisses • Non, ce n’est pas trop crevant • Je m’assieds et j’attends • J’ai pas besoin de faire des promotions • Les affaires marchent quelle que soit la saison.
Les mesures du gouvernement • Contre la clope ou contre l’alcool au volant • Nous ont fait un peu de tort, c’est vrai, mais les ventes sont reparties • Car assis devant leurs télés depuis, les français meurent d’ennui • Je remercie le rôle actif • De ceux qui prêchent contre le préservatif • Il faut dire que grâce à vous, l’activité a fait un bond • Je n’ose pas vous réclamer une petite guerre de religion • Je gagne ma vie avec les morts • Quand y’en a plus, tiens en voilà encore • Les braves gens disparaissent • Et ça remplit mes caisses • Jamais de mécontent • Qui vient se plaindre en revenant • Chaque jour qui s’achève me prouve et ça tombe bien • Que le défunt justifie les moyens.
J’aurais pu craindre que les progrès de la médecine • Aient sur mes bénéfices une incidence assassine • Mais je n’ai à déplorer que quelques retards d’échéances • Grâce à certains docteurs, il y en a même qui partent en avance • Pour moi aussi je sais qu’un jour viendra mon heure • Mais je m’en irai en première classe avec la totale, couronnes et fleurs • Et comme je laisse l’affaire en héritage à mes enfants • Mon dernier soupir, ce sera leur premier placement • Je gagne ma vie avec les morts • Quand y’en a plus, tiens en voilà encore • Les braves gens disparaissent • Et ça remplit mes caisses • Un entrepreneur frileux • Ça va le refroidir un peu • Mais, vous comprendrez au moment où je l’enterre • À quel point, l’être aimé vous était cher.
|
||||
10. |
||||
On venait à peine de se rencontrer, on était bien ému • Si l’envie nous a tout de suite effleuré, de nous sauter dessus • À cause de son éducation au lieu de oui, elle a dû dire non • Nous ne sommes pas des animaux chez l’homme avant de se donner il faut • D’abord la noblesse des sentiments • Moi je me suis bien fait chier au restaurant • Mais n’ayant pas été conçu pour l’amour platonique • Un rien me turlupine et mon corps cède à la panique • Pour éviter vaincu que tout converge à l’obsession • Je me suis tourné vers de saines passions • Si j’ai inventé la scie sauteuse • Qui sans fil fait super visseuse • Et fonctionne aux piles alcalines • Premier prix au concours Lépine • C’est grâce à elle • Si j’habite un bourg en Corrèze • Si j’ai l’intégrale de Joan Baez • Si tous les samedis je pêche dans les gorges profondes de l’Ardèche • C’est grâce à elle.
Un mois après elle m’appelle et me dit si t’es amoureux • J’ai bien réfléchi on pourrait aller au cinéma tous les deux • Dans le noir quand j’ai frôlé son genou • J’ai senti sa main chaude heurter ma joue • J’aurais pu l’avoir par la menace • Si au moins elle n’avait pas changé de place • J’ai été un peu jaloux quand je l’ai vue de dos • En train de lécher un esquimau • En tant que membre actif des amis de Voltaire et d’Épicure • Son refus m’a touché au plus profond de ma nature • J’ai des rapports tendus avec le sexe faible dit-on • Je retourne à mes occupations • Si j’ai inventé la scie sauteuse • Qui sans fil fait super visseuse • Et fonctionne aux piles alcalines • Premier prix au concours Lépine • C’est grâce à elle • Si pour un manuel excentrique • À Istanbul je fus beatnik • Si j’ai faim de culture orale • Mordu de langues orientales • C’est grâce à elle.
20 ans après elle m’écrit un petit mot très vibrant • Désolée, j’ai compris que la vie sans plaisir, c’est pas très amusant • Sa lettre m’aurait redonné l’espoir si je n’avais la veille au soir • Cassé ma pipe sans qu’elle le susse, tout seul en matant Canal + • Le comble c’est qu’elle pleura beaucoup quand on me glissa enfin dans le grand trou • Mais n’ayant pas été conçue non plus, pour l’amour platonique • À son tour elle se turlupine et son corps cède à la panique • Pour éviter vaincue que tout converge à l’obsession • Elle s’est retournée vers la religion • Si trouvant des vertus à la messe, un jour sur deux elle se confesse • Si sur l’autel elle prie la vierge • Qu’à tous ses vœux pieux elle met des cierges • C’est grâce à moi • Et c’est pour ça que Saint-Pierre, un gars très sympa, m’a ouvert les bras.
On s’amuse avec ma scie sauteuse • Qui sans fil fait super visseuse • Et fonctionne aux piles alcalines • Premier prix au concours Lépine • Et je suis aux anges…
|
||||
11. |
|
|||
12. |
Intermède (live)
01:20
|
|
||
13. |
||||
Quand tu montres ton Popol à la sortie de l’école • C’est méchant • Quand tu craches à la cantine la purée sur ta voisine • C’est méchant • Mais à l’atelier crépon faire de belles décorations • C’est gentil • Et quand on s’en va dehors mettre un slip, faire un effort • C’est gentil • Si ton cerveau part en vrille • Prends donc une petite pastille • Si tu te prends pour une poule • 3 gélules et 2 ampoules.
Quand tu veux niquer sa mère au docteur, à l’infirmière • C’est méchant • Quand tu brûles des petits chats pour les ranger bien à plat • C’est méchant • Mais devant M6 boutique sucer des anxiolytiques • C’est gentil • Et de notre directeur faire briller la Range Rover • C’est gentil • Si tu t’prends pour Napoléon • C’est plutôt la perfusion • Et si t’aimes les chansons de Grégoire • Alors là : suppositoire.
La (x14) • C’est gentil • La (x14) • C’est gentil • La (x14) • C’est méchant • La (x14) • C’est méchant.
|
||||
14. |
Bonus
00:46
|
|
||
15. |
||||
C’est un petit coin tranquille au beau milieu de la ville • Où je me retrouve enfin tout seul et face à mon destin • C’est pas grand, c’est pas grand-chose deux mètres carrés, je suppose • Mais là au moins je me sens bien et j’y vais quand j’en ai besoin • Je m’en fous • Je reste ici • Je reste assis • Je viens soulager mes malheurs en rêvant d’un monde meilleur • Je m’en fous • Je reste ici • Je reste assis • J’y resterais pendant des heures, c’est trop la merde à l’extérieur.
Un parfum de brise marine vient me chatouiller les narines • Et tout nu loin des convenances j’ai l’impression d’être en vacances • Pas de télé, pas de radio, juste le doux gazouillis de l’eau • Et des filles en jolis dessous dont le mur est tapissé partout • Je m’en fous • Je reste ici • Je reste assis • Je viens soulager mes malheurs en rêvant d’un monde meilleur • Je m’en fous • Je reste ici • Je reste assis • J’y resterais pendant des heures, c’est trop la merde à l’extérieur.
Un rouleau de papier, un crayon, je viens chercher l’inspiration • Et trouvant l’endroit poétique je ponds des vers mélancoliques • Je n’envie pas le cabinet d’un ministre, ça sent trop mauvais • Ce qui se passe dans mes toilettes c’est pas glorieux, mais c’est honnête • Je m’en fous • Je reste ici • Je reste assis • Je viens soulager mes malheurs en rêvant d’un monde meilleur • Je m’en fous • Je reste ici • Je reste assis • J’y resterais pendant des heures, c’est trop la merde à l’extérieur • Je m’en fous • Je reste ici • Je reste assis • Je viens soulager mes malheurs en rêvant d’un monde meilleur • Je m’en fous • Je reste ici • Je reste assis • J’y resterais pendant des heures, c’est trop la merde à l’extérieur.
|
||||
16. |
||||
Moi j’me voyais en superhéros • Cap’ de tout avec sa cape de Zorro • J’me croyais fortiche, le grand sauveur • Qui surgit dans la nuit sans jamais avoir peur • Animal favori je dirais la panthère • Parce qu’elle est élégante sauvage et téméraire • Mon second choix serait le serpent • les filles me comprendront, c’est évident • Mais suite à des tests psychologiques • J’ai un bilan catastrophique • OK, j’annonce le résultat, mais soyez gentils, vous moquez pas • Je suis un escargot • J’m’en sors pas j’en bave, avec mon crédit sur le dos • Je suis un escargot • j’m’écrase facilement, je sais pas m’défendre dans le zoo • A peine plus évolué que la limace • Ma seule ambition, c’est de laisser une trace.
Finis les rêves de superpouvoirs • J’me traîne dans la vie et puis point barre • Il faut supporter que les gens rigolent • J’ai des cornes sur la tête et en plus elles sont molles • je n’ai pas de cri, pas de grosse voix • Quand le lion rugit moi je reste coi • Pour me chasser, il suffit d’un seau • On peut se demander si j’ai un cerveau • Malgré un suivi thérapeutique • Je suis mou comme un élastique • Mais surtout ne m’en parlez pas sinon je me replie sur moi • Je suis un escargot • J’m’en sors pas j’en bave, avec mon crédit sur le dos • Je suis un escargot • j’m’écrase facilement, je sais pas m’défendre dans le zoo • A peine plus évolué que la limace • Ma seule ambition, c’est de laisser une trace.
Jamais de réaction brutale • Pas de pulsion phénoménale • À peine un instinct animal • Je suis la victime idéale.
|
||||
17. |
||||
Hovive saroum dekhrèts • Siro yèrke nevakèts • Yèrke var aydérin, yèrke pots atchérin, yèrke zevart orérin • Aha yégav nor karoun • Dzarignérov zartaroun • Kouyn kouyn zarignère siroum èm ha, ha, ha • Kouyn kouyn zarignère • Ay, khéghdj hoviv kèz pajin khor tsoroum, menatsir • Hingala, Hingala • Yèrke var aydérin, yèrke pots atchérin, yèrke zevart orérin • Comment savoir où je vais si je ne sais pas d’où je viens • Où est passé mon passé ? • Je recherche sans fin le début d’un chemin • Comment savoir qui je suis sans savoir de qui je tiens • Je suis à moi-même étranger en ne connaissant rien du nom qui est le mien • Moi je suis la tombe d’une partie du monde • J’y peux rien, je suis là, je suis l’ombre • Au milieu des décombres • Pour comprendre l’histoire, je deviens la mémoire.
Avant de te prendre la main • Il faut que ma peur cesse enfin • Au fond de moi reste gravé que tout peut s’arrêter du jour au lendemain • Moi je suis la tombe d’une partie du monde • J’y peux rien, je suis là, je suis l’ombre • Au milieu des décombres • Pour comprendre l’histoire, je deviens la mémoire.
Je ne parle pas d’un pays, mais de toutes les « Arménie » • Quand s’ajoute à la blessure l’insoutenable injure des morts que l’on renie • Moi je suis la tombe d’une partie du monde • J’y peux rien, je suis là, je suis l’ombre • Au milieu des décombres • Pour comprendre l’histoire, je deviens la mémoire • Moi je suis la tombe d’une partie du monde • J’y peux rien, je suis là, je suis l’ombre • Au milieu des décombres • Pour comprendre l’histoire, je deviens la mémoire.
|
||||
18. |
||||
L’été à St-Trop’ • Le top du top • C’est d’agiter son yacht très gros sous le nez des petits badauds • La foule se lamente • Langue pendante • En léchant des glaces qui coulent parfum deux boules • Les curieux voudraient, milliardaires, naviguer aussi sur les mers • Assis en terrasse, ils dégustent juste un café, galère pas juste • Rester à terre, goût amer • On l’avale de travers • Admirant le bateau qui sort de l’espèce de port • Ouh ! Ouh ! Je hue le riche arrogant • Ouh ! Ouh ! Je hue le pauvre navrant • Ouh ! Ouh ! Je hue • Je conspue • Les désirs inutiles • L’opulence imbécile.
Rouler des mécaniques • Le chic du fric • Super ! • Écraser en Ferrari le moral du chômeur éconduit • Maintenir ses distances • Panne de décence • L’être humain rétrograde à fond • Cervelle sans plomb • Plus du tout révolutionnaire • Le peuple bave à la portière • Rêve de luxe nouveau moteur • Qui vient polluer le bonheur • C’est la fête, la jet set se paye notre tête en direct • Quand en vedette, on l’invite • Devant la zone interdite • Ouh ! Ouh ! Je hue le riche arrogant • Ouh ! Ouh ! Je hue le pauvre navrant • Ouh ! Ouh ! Je hue • Je conspue • Les désirs inutiles • L’opulence imbécile.
Ouh ! Ouh ! Je hue les casinos • Ouh ! Ouh ! Je hue les Monaco • Ouh ! Ouh ! Je hue • Je conspue • L’odieux Massimo Gargia • Tout son dégoûtant gotha • Ouh ! Ouh ! Je hue Euros millions • Ouh ! Ouh ! Je hue Hermès et Vuitton • Ouh ! Ouh ! Je hue • Je conspue Hermine de Clermont-Tonnerre • Et le vison de ta mère.
|
||||
19. |
||||
Dans un car serré contre toi • Ta main posée sur mes menottes • Ton pétard m’a mis à ta botte • Mon corps obéit à tes lois • En tenue non réglementaire • Oui j’avoue, c’est encore meilleur • Aller au trou, c’est trop bon commissaire • J’adore ce qu’on s’administre de l’intérieur • Quand j’ai besoin d’amour, j’appelle police secours • Car avec ton képi, j’ai les sens interdits • Quand j’ai besoin d’amour, j’appelle police secours • C’est un service gratuit, qui fonctionne jour et nuit.
Tous les jours à midi tapantes • Je passe à table, tu sais me cuisiner • Et on appuie sur la détente• Entre tes deux cuisses de poulet • Mon cœur qui fait le gyrophare • Au rythme de ta contre danse • Tu fais bien plus que ton devoir • On ne peut mieux servir la France • Quand j’ai besoin d’amour, j’appelle police secours • Car avec ton képi, j’ai les sens interdits • Quand j’ai besoin d’amour, j’appelle police secours • C’est un service gratuit, qui fonctionne jour et nuit.
|
||||
20. |
||||
Je ne pousserai jamais le caddie • On n’ira pas chez Ikea le samedi • Le week-end interdit le survêt • Plus question de m’envoyer chercher tes tampons ni tes serviettes • Et si on immolait nos pyjamas • S’il fallait se tenir chaud la nuit quand il fait froid • À l’avenir avant de sortir des toilettes j’aurai remonté mon froc et rabaissé la lunette • C’est pas gagné d’avance, mais on a peut-être encore une chance qui sait ? • Si on fait tout, tout, tout, tout pour pas casser, pas casser, ce qu’il y avait les premiers jours.
On se foutra pas mal du beau temps • On n’attendra pas les bourgeons pour honorer le printemps • S’il fait soleil tant pis, on s’aimera dans les fleurs • Mais on bénira la pluie qui nous pousse à l’intérieur • On n’ira plus dîner chez mes parents • On pourra juste à la rigueur passer leur déposer les enfants • J’ai toujours adoré ta grand-mère • Mais ça tue un peu l’amour d’aller tous les dimanches au cimetière • C’est pas gagné d’avance, mais on a peut-être encore une chance qui sait ? • Si on fait tout, tout, tout, tout pour pas casser, pas casser, ce qu’il y avait les premiers jours.
Fini le foot d’accord, ok, fini la bière • Mais alors adieu le bricolage, oublie tes nouvelles étagères • Je penserai à t’offrir des roses, j’organiserai les sports d’hiver • Mais j’veux plus voir Marie-Chantal ni faire la tournée des antiquaires • On choisira chacun son tour le film que l’on veut voir • Tu me diras plus que t’es grosse et moi je rincerai ma baignoire • Tu jetteras toutes tes vieilles culottes et je mettrai mes chaussettes au sale • Si tu jures de plus m’appeler mon chou, je te dirai plus que tu conduis mal • C’est pas gagné d’avance, mais on a peut-être encore une chance qui sait ? • Si on fait tout, tout, tout, tout pour pas casser, pas casser, ce qu’il y avait les premiers jours.
|
||||
21. |
||||
Je ne pousserai jamais le caddie • On n’ira pas chez Ikea le samedi • Le week-end interdit le survêt • Plus question de m’envoyer chercher tes tampons ni tes serviettes • Et si on immolait nos pyjamas • S’il fallait se tenir chaud la nuit quand il fait froid • À l’avenir avant de sortir des toilettes j’aurai remonté mon froc et rabaissé la lunette • C’est pas gagné d’avance, mais on a peut-être encore une chance qui sait ? • Si on fait tout, tout, tout, tout pour pas casser, pas casser, ce qu’il y avait les premiers jours.
On se foutra pas mal du beau temps • On n’attendra pas les bourgeons pour honorer le printemps • S’il fait soleil tant pis, on s’aimera dans les fleurs • Mais on bénira la pluie qui nous pousse à l’intérieur • On n’ira plus dîner chez mes parents • On pourra juste à la rigueur passer leur déposer les enfants • J’ai toujours adoré ta grand-mère • Mais ça tue un peu l’amour d’aller tous les dimanches au cimetière • C’est pas gagné d’avance, mais on a peut-être encore une chance qui sait ? • Si on fait tout, tout, tout, tout pour pas casser, pas casser, ce qu’il y avait les premiers jours.
Fini le foot d’accord, ok, fini la bière • Mais alors adieu le bricolage, oublie tes nouvelles étagères • Je penserai à t’offrir des roses, j’organiserai les sports d’hiver • Mais j’veux plus voir Marie-Chantal ni faire la tournée des antiquaires • On choisira chacun son tour le film que l’on veut voir • Tu me diras plus que t’es grosse et moi je rincerai ma baignoire • Tu jetteras toutes tes vieilles culottes et je mettrai mes chaussettes au sale • Si tu jures de plus m’appeler mon chou, je te dirai plus que tu conduis mal • C’est pas gagné d’avance, mais on a peut-être encore une chance qui sait ? • Si on fait tout, tout, tout, tout pour pas casser, pas casser, ce qu’il y avait les premiers jours.
|
||||
22. |
||||
Elle m'avait répété cent fois que j'étais invivable • Un soir, elle eut enfin l'occasion de me le prouver • Comme j'avais oublié de débarrasser la table • Elle me colla trois balles, à bout portant, dans le buffet • Quand le sang a giclé, elle s'est mise à gueuler à tue-tête “Jusqu'au bout, jusqu'à la fin tu m'auras emmerdé !” • Et tout en m'excusant de salir la moquette j'ai poussé mon dernier soupir, elle a pris son air détaché • On n'a pas fait bon ménage à proprement parler • J'aspirais au bonheur, à mon âge • Elle rêvait d'une vie bien rangée.
Sans laisser la moindre trace, elle maquilla le meurtre en suicide • M'inventant une fin de pauvre type dérangé • Si elle eut la brillante idée de me faire mourir dans la cuisine • C'est que le carrelage, c'est plus facile à nettoyer • “Vous l'avez liquidé, avouez donc, nous le savons” lui ont dit les forces de l'ordre, ayant flairé la sale affaire • Mais devant le parquet, elle fut lavée de tout soupçon • Si on a passé l'éponge, c'est qu'elle astique le commissaire • On n'a pas fait bon ménage à proprement parler • J'aspirais au bonheur, à mon âge • Elle rêvait d'une vie bien rangée.
La vie, j'en avais marre, j'étais lessivé de toute façon • Maintenant que je suis enfin redevenu poussière • Je viens me glisser sous son lit, chaque nuit je fais des moutons • Ça l'oblige à s'agenouiller comme si elle demandait pardon • Depuis, je prends ma mort à la légère • On n'a pas fait bon ménage à proprement parler • J'aspirais au bonheur, à mon âge • Elle rêvait d'une vie bien rangée • On n'a pas fait bon ménage • J’avais trente-cinq balais • J'aspirais au bonheur à mon âge • Mais voilà, ça la chiffonnait.
|
||||
23. |
||||
Avec la carte Privilège qui offre de super avantages • Le forfait week-end à la neige ou l’accès direct à la plage • Je m’ suis fait avoir • Avec le téléphone portable • Comme une laisse autour du cou • L’ordinateur indispensable • Pour communiquer entre nous • Je m’ suis fait avoir • Pour les baptêmes, les communions • Pour un cousin, pour un neveu • Dans combien de complets-vestons • J’ai fait semblant de croire en Dieu • Je m’ suis fait avoir • Avec “nous, on vivra ensemble, mais nous, ce sera différent”• Et découvrir que l’on ressemble à tout le monde, même à ses parents • Je m’ suis fait avoir • Avec le vendeur de chaussures • Le spray lustrant, brillant, fixant • “Je vous mets les lacets, bien sûr, et l’imperméabilisant” • Je m’ suis fait avoir • Avec les films américains • Et le son Dolby stéréo • “Fais-moi confiance, c’est super bien, y a au moins deux mille effets spéciaux” • Je m’ suis fait avoir • Avec l’intérêt de la France • Et le parti du changement •Votez l’égalité des chances • Faites enfin le monde autrement • Je m’ suis fait avoir • Avec "Nous, on vivra ensemble, mais nous, ce sera différent" • Et découvrir que l’on ressemble à tout le monde, même à ses parents • Je m’suis fait avoir.
Avec le versement sans frais en cent vingt-trois mensualités • Avec le crédit renouvelé sur le taux variable indexé • Avec gratuit, offert, nouveau, soldé, donné, et cætera • Remboursé cent pour cent cadeau, prenez-en deux, payez-en trois • Avec la carte privilège • Avec le téléphone portable • Pour les baptêmes les communions • Avec “Nous, on vivra ensemble” • Avec le vendeur de chaussures • Et le son Dolby stéréo • Avec l’intérêt de la France • Je m’ suis fait • J’me suis fait avoir.
|
||||
24. |
||||
On venait à peine de se rencontrer, on était bien ému • Si l’envie nous a tout de suite effleuré, de nous sauter dessus • À cause de son éducation au lieu de oui, elle a dû dire non • Nous ne sommes pas des animaux chez l’homme avant de se donner il faut • D’abord la noblesse des sentiments • Moi je me suis bien fait chier au restaurant • Mais n’ayant pas été conçu pour l’amour platonique • Un rien me turlupine et mon corps cède à la panique • Pour éviter vaincu que tout converge à l’obsession • Je me suis tourné vers de saines passions • Si j’ai inventé la scie sauteuse • Qui sans fil fait super visseuse • Et fonctionne aux piles alcalines • Premier prix au concours Lépine • C’est grâce à elle • Si j’habite un bourg en Corrèze • Si j’ai l’intégrale de Joan Baez • Si tous les samedis je pêche dans les gorges profondes de l’Ardèche • C’est grâce à elle.
Un mois après elle m’appelle et me dit si t’es amoureux • J’ai bien réfléchi on pourrait aller au cinéma tous les deux • Dans le noir quand j’ai frôlé son genou • J’ai senti sa main chaude heurter ma joue • J’aurais pu l’avoir par la menace • Si au moins elle n’avait pas changé de place • J’ai été un peu jaloux quand je l’ai vue de dos • En train de lécher un esquimau • En tant que membre actif des amis de Voltaire et d’Épicure • Son refus m’a touché au plus profond de ma nature • J’ai des rapports tendus avec le sexe faible dit-on • Je retourne à mes occupations • Si j’ai inventé la scie sauteuse • Qui sans fil fait super visseuse • Et fonctionne aux piles alcalines • Premier prix au concours Lépine • C’est grâce à elle • Si pour un manuel excentrique • À Istanbul je fus beatnik • Si j’ai faim de culture orale • Mordu de langues orientales • C’est grâce à elle.
20 ans après elle m’écrit un petit mot très vibrant • Désolée, j’ai compris que la vie sans plaisir, c’est pas très amusant • Sa lettre m’aurait redonné l’espoir si je n’avais la veille au soir • Cassé ma pipe sans qu’elle le susse, tout seul en matant Canal + • Le comble c’est qu’elle pleura beaucoup quand on me glissa enfin dans le grand trou • Mais n’ayant pas été conçue non plus, pour l’amour platonique • À son tour elle se turlupine et son corps cède à la panique • Pour éviter vaincue que tout converge à l’obsession • Elle s’est retournée vers la religion • Si trouvant des vertus à la messe, un jour sur deux elle se confesse • Si sur l’autel elle prie la vierge • Qu’à tous ses vœux pieux elle met des cierges • C’est grâce à moi • Et c’est pour ça que Saint-Pierre, un gars très sympa, m’a ouvert les bras.
On s’amuse avec ma scie sauteuse • Qui sans fil fait super visseuse • Et fonctionne aux piles alcalines • Premier prix au concours Lépine • Et je suis aux anges…
|
||||
25. |
||||
Je veux tout d’abord faire amende honorable • Je me suis mal conduit et c’est peu charitable • Je n’ voyais pas plus loin que le bout de mes essuie-glaces • J’ai perdu les pédales en te traitant de connasse • Et si j’ai piétiné ton képi ridicule • Sans trouver d’autres mots que ceux qui finissent en “cule” • Je te demande pardon, car je ne savais pas • Qu’on choisit ton métier quand on n’a plus le choix • On ne naît pas contractuelle, un jour on le devient • Une femme est capable de tout si ses enfants ont faim • À la rigueur faire le tapin, c’est une chose que j’peux comprendre • À cause des beaux habits et du plaisir qu’on peut y prendre • Mais travailler dans la police • Tout en faisant le trottoir • Il faut avoir le goût du vice • Ou être au bord du désespoir.
Au nom de l’immatriculée conception • Tous tes rêves s’envolent comme des papillons • C’est une vie gâchée à compter pour des prunes • Les bons numéros de l’auto sans toucher des fortunes • Tu te voyais princesse quand tu étais gamine • Un jour le dieu “poulet” te change en aubergine • Et ce n’est pas du jeu car ce déguisement • N’attire qu’un C.R.S. comme prince, charmant • On ne naît pas contractuelle, un jour on le devient • Une femme est capable de tout si ses enfants ont faim • À la rigueur faire le tapin, c’est une chose que j’peux comprendre • À cause des beaux habits et du plaisir qu’on peut y prendre • Mais travailler dans la police • Tout en faisant le trottoir • Il faut avoir le goût du vice • Ou être au bord du désespoir.
Je lance un appel à tous ceux qui vont bien • Endosser l’uniforme c’est un peu tendre la main • Ayons le cœur de voir sous le procès-verbal • Le don généreux que l’on fait à une œuvre sociale • Oublier son ticket ça ne coûte presque rien • Garez-vous sur les clous si c’est dans vos moyens • En tenant ce discours j’en tire un double bénéfice • J’aide les filles perdues et je m’épargne à l’avenir tous les galas de la police • C’est pas rien.
|
||||
26. |
|
|||
Dans la vie je fais du footing à mi-temps et puis du stretching • J’inspire et j’expire à fond, car je veux être en condition • Une haltère à chaque bras • Soulever les petits poids • Qu’il faut toujours avoir chez soi • J’suis nourri pour faire l’amour • Même si j’ai mal je veux une ceinture abdominale • À la mesure de mon corps sculptural • Tous mes muscles sont durs et c’est pour ça qu’on • Même si j’ai mal, ma carrure deviendra un cas médical • J’ai une ossature phénoménale • Tous mes muscles sont durs et c’est pour ça qu’on m’aime • Au moins j’ai de l’allure et c’est pour ça qu’on m’aime.
Des tractions dans le living • Des flexions dans le dining • J’te culbute dans le salon • J’peux faire des pompes, même en chaussons • J’ai récemment appris l’alphabet en avalant mes p’tits cachets de vitamines A, B, C, D • J’suis nourri pour faire l’amour • Oh c’est lourd • Même si j’ai mal je veux une ceinture abdominale • À la mesure de mon corps sculptural • Tous mes muscles sont durs et c’est pour ça qu’on • Même si j’ai mal, ma carrure deviendra un cas médical • J’ai une ossature phénoménale • Tous mes muscles sont durs et c’est pour ça qu’on m’aime • Au moins j’ai de l’allure et c’est pour ça qu’on m’aime.
J’fais aussi body bulding • Quand j’ai l’temps du home training • J’apprends la méditation pour ne pas me poser de questions.
|
||||
27. |
|
|||
C’est dans les boîtes à maquereaux que des bancs de morues poissonnent • Et que des mâles papillonnent, bonjour minet, salut blaireau • Levant leurs verres aux asticots qui les cajolent comme des poules • De jeunes femelles roucoulent assises sur leurs sacs en croco • J’regarde les biches qui m’regardent avec dédain • Dans leurs yeux, se nichent des p’tits airs de chien • J’regarde les biches qui m’regardent avec dédain • Dans leurs yeux, se nichent des p’tits airs de chien.
Comme le bouc est à la mode, les hommes ont le poil au menton • C’est bête mais les bêtes ont des codes, qu’ils sont beaux les jolis moutons • Deux ou trois grues qui pêchent au bar qui ont déjà du plomb dans l’aile • Singent un peu les taupes modèles qu’elles ont piquées dans les canards • J’regarde les biches qui m’regardent avec dédain • Dans leurs yeux, se nichent des p’tits airs de chien • J’regarde les biches qui m’regardent avec dédain • Dans leurs yeux, se nichent des p’tits airs de chien.
La jupe au rat, seins pigeonnants • Elles croient, elles croient en leurs corps beaux • Ça m’émeut, m’émeut vachement, tant de cervelles de moineau • J’regarde les biches qui m’regardent avec dédain • Dans leurs yeux, se nichent des p’tits airs de chien • J’regarde les biches qui m’regardent avec dédain • Dans leurs yeux, se nichent des p’tits airs de chien.
Quand j’suis rentré chez moi, il est têtard • J’avais le bourdon, j’avais l’cafard et j’ai pas su calmer mon animosité.
|
Vincent Baguian Paris, France
Gars qui écrit des chansons. Parfois pour lui, parfois pour d'autres.
Streaming and Download help
If you like Le méchant live, you may also like: